Comment je me sens??

Fébrile? Angoissée? Fatiguée? Excitée? Appréhensive? Heureuse? Honnêtement, aujourd'hui je ne sais pas comment je me sens par rapport à ce que je vis et à tout ce qui s'en vient. D'un côté je me sens : énorme, lourde, difforme, enflée et patate. D'un autre côté je me sens : ronde, épanouie, pleine de vie et en symbiose avec la petite créature qui grandit en moi.

D'un côté, j'en ai marre du boulot et je mets des X sur le calendrier à chaque journée de terminée. D'un autre côté, le boulot m'empêche d'angoisser sur l'accouchement qui s'en vient. Eh oui, même si la césarienne est inévitable, même si je sais que je ne déchirerai pas, que je n'aurai pas d'horribles contractions pendant des heures, j'angoisse quand même.

D'un côté, j'ai hâte de voir mon petit bonhomme avec son petit frère ou sa petite soeur, j'ai hâte que la famille s'agrandisse. D'un autre côté je me sens un peu coupable de lui enlever son privilège d'enfant unique. Déjà, les gens autour de moi commencent à lui dire que ce n'est plus lui le bébé, qu'il y en a un autre dans mon ventre et à chaque fois que j'entends ça, j'ai le coeur gros pour lui.

Et puis je ne me souviens de rien! Je ne me souviens pas de comment tenir un si petit être dans mes bras, je ne me souviens pas de comment donner les bains quand c'est tout petit, je ne me souviens pas de la meilleure position pour allaiter, je ne me souviens pas de comment faire faire le rot... Je ne me souviens pas... Tout ce dont je me souviens c'est de mes peurs avec T. : Peur de trop le savonner dans le bain et qu'il me glisse entre les mains comme une barre de savon et qu'il se retrouve sur le plancher de céramique la tête fendue. Peur de l'échapper dans l'escalier et qu'il se retrouve sur le plancher de céramique la tête fendue... (la tête fendue, c'était une phobie récurrente chez-moi... )

Et puis je me calme et je me souviens de l'odeur particulière d'un bébé, de la douceur du dos, de la fragilité, des premiers regards, du premier sourire, des petites mains qui serrent si fort nos doigts...