Nouvelles en vrac

Après deux mois en compagnie de ma merveilleuse mademoiselle C., je peux enfin dire que je commence à la connaître. On a une petite routine d'établie depuis que G. a recommencé à travailler et j'apprends à différencier ses sortes de pleurs.

C. est un bébé magnifique! Elle est un peu plus difficile que ses grands frères l'étaient mais, dans l'ensemble c'est un bébé adorable (si on oublie quelques soirées par-ci par-là où il n'y a vraiment rien mais rien qui la calme). Elle grossit à vue d'oeil et T. et E. aiment bien prendre soin d'elle.

T. commence l'école en septembre et je n'en reviens toujours pas! Le temps a passé tellement vite! Hier, on m'apprenait qu'il ne survivrait peut-être pas à sa première journée de vie et aujourd'hui, il s'en va apprendre à lire et à écrire!!! C'est fou!

E. est encore dans sa phase de deux ans bien affirmée! Il m'aime de temps en temps mais pas toujours. Ce soir, c'était un soir sans amour... Y a que papa qui est gentil. J'apprends à contrôler ma tristesse devant lui. J'attends que ça passe. J'attends qu'il me pardonne de le délaisser plus souvent qu'avant pour m'occuper de sa petite soeur. Il y a quand même des moments où il me lance des 'je t'aime' bien sentis et ce sont ces moments que j'essaie de garder en tête. La semaine dernière, après une crise apocalyptique, il a fini par s'endormir blotti dans mes bras et je l'ai bercé longtemps après pour profiter de ce petit moment d'abandon total de sa part. C'est fou comme ça peut me manquer!!

Moi je vais bien. Relativement bien. J'essaie d'accepter que je ne peux pas tout faire en même temps. Que je ne suis pas une mère exemplaire. Que je n'entrerai pas dans mes jeans préférés de sitôt. Et j'essaie de me reposer du mieux que je peux. Encore une semaine avant les vacances de G. Nous passerons tout le mois d'août en famille et j'ai vraiment hâte!

Alors voilà! Rien d'autre à déclarer pour l'instant.

C

Le 13 mai vers 5h30 du matin, je me suis sérieusement demandé dans quoi je m'étais embarquée. De toute ma vie, je crois sincèrement n'avoir jamais été aussi nerveuse. J'étais passée par là deux fois mais l'idée d'une troisième césarienne m'effrayait au plus haut point. Le 13 mai, j'ai embrassé mes fils et j'ai pensé pendant quelques minutes que c'était la dernière fois qu'ils me voyaient vivante. J'ai un peu tendance à dramatiser les situations et à toujours envisager le pire. Bref, le 13 mai au matin, je l'avoue, je regrettais amèrement l'aventure d'un troisième bébé.

Le 13 mai à 8h48, bébé C. est sortie de mon ventre. Le 13 mai à 8h49, j'ai dit à G. que c'était pour ça qu'on s'était embarqués là-dedans finalement et j'ai recommencé à respirer et à sourire! C. est magnifique, toute chevelue et toute dodue comme ses deux grands frères. 9 livres et 22 pouces de pur bonheur! Les garçons sont ravis d'avoir une petite soeur à protéger. T. me fait la morale quand elle pleure parce qu'il trouve que je ne la caresse pas assez. Il me fait aussi la morale si j'ai le malheur de laisser ma fée dans son parc au rez-de-chaussée et d'aller chercher un truc à l'étage : Ça prend un adulte avec elle bon!!! On ne laisse pas C. seule bon!!! Et E. lui fait jouer son mobile (d'abord pour son propre plaisir à lui mais quand même aussi pour sa petite C. comme il l'appelle), il veut la bercer, il la cherche, garoche toutous et suces dans son parc. Bref, mes fils sont de supers grands frères!

Les nuits sont courtes, mes vêtements sont tous trop petits, j'ai les pieds enflés mais on nage quand même en plein bonheur!

Perte...

Depuis le début de l'année, mon beau-père, que j'adorais, était gravement malade. Depuis le 25 avril, il ne l'est plus. Ses souffrances sont terminées et il peut maintenant reposer en paix. Les funérailles sont passées, la poussière retombe tranquillement et c'est là que le deuil commence. C'est là que je prends conscience que mes fils et que ma fille n'auront plus de grand-père. Que je prends conscience que je ne l'entendrai plus jouer de l'harmonica pour ses p'tits gars. Que je ne l'entendrai plus raconter ses histoires, toutes plus intéressantes les unes que les autres. Que je prends conscience que mon G. est devenu, tout comme moi, orphelin de père. C'est là que je suis triste et que je saisis tout l'impact, toute la place qu'il avait dans mon coeur.

Ce matin, T. m'a fait pleurer. Alors que je préparais le déjeuner dans la cuisine, il s'est mis à raconter son rêve de la veille à E. Il lui a dit : "E. Tu sais pas ce que j'ai rêvé hein!? J'ai rêvé que grand-papa André, il n'était plus mort, qu'il n'était plus malade et qu'il n'était plus à l'hôpital." J'ai éclaté en sanglots... Il semblait si heureux!!! Il est arrivé en courant dans la cuisine pour me raconter et je lui ai demandé ce que grand-papa faisait dans son rêve. Il m'a dit : "Rien, il est juste venu à côté de moi et il m'a dit bonjour." T. m'a ensuite demandé, les yeux pleins d'espoir : "Peut-être que c'est vrai hein maman? Peut-être qu'il n'est plus mort et qu'on va le revoir chez Nicole hein maman?" J'ai tenté de lui expliquer que ce qui le gardait vivant, c'était le fait qu'on pensait à lui, qu'on rêvait à lui et qu'on se rappelait des souvenirs de lui mais qu'on ne le reverrait plus...

Difficile...

Dans moins de deux semaines, ça va faire 10 ans qu'Augustin nous a quittés. 10 ans et pas une journée ne passe sans que je ne pense à lui. Et je sais qu'il en sera ainsi pour André aussi. Et j'espère que mes fils en garderont le souvenir aussi longtemps.

Dans moins de 10 jours, je vais bercer ma puce... Et cette pensée parvient à panser bien des choses...

Voilà.

Jour J

Depuis environ 4 mois, je sais que ma fée, ma troisième et dernière créature sera dans mes bras le 13 mai. Ma césarienne est planifiée depuis longtemps et pour mes deux premiers accouchements, je n'ai eu aucun travail avant terme. Pas de dilation, pas d'effacement du col. Rien. Niet. Nada.

Mais là... Le 20 avril, lors de mon rendez-vous de routine chez le doc, j'ai appris que j'étais déjà dilatée de 2 cm et que mon col était effacé à 80%. Résultat, quand j'ai demandé au doc si G. pouvait quand même assister au show de Mark Knopfler à Montréal le 30 avril elle a pouffé de rire en me disant que oui puisque je serais probablement déjà sortie de l'hôpital avec Miss Cabriole à cette date... Panique totale!!!! Non! Non! Non! Elle doit naître le 13, mon rendez-vous est pris à l'hôpital et tout et tout... Et G. et moi, dans notre grande smoothitude n'avons rien de préparé pour son arrivée... Jamais je n'ai envisagé qu'elle puisse arriver avant le 13! Chez-nous, on fait des 13 bon! Les deux garçons sont du 13 et ma fille aussi doit l'être!!! Depuis le 20 avril, je suis donc en mode repos (pas tellement mon genre et pas tellement capable de m'arrêter...), j'ai préparé ma valise, j'ai lavé le linge de la petite, fait une sauce à spaghetti et des pains de viande, acheté les trucs de base qui manquaient, etc. Mais... Je ne suis toujours pas prête!! Là! Tout d'un coup, je réalise que je vais encore une fois être ouverte, que la sortie de l'hôpital sera difficile, que la douleur de la césarienne va revenir, que je vais avoir une péridurale qui me fait toujours peur, que j'aurai de la difficulté à marcher, que je ne pourrai pas prendre de bain pendant minimum 6 semaines (je suis complètement, totalement accro aux bains, j'ai besoin de mon bain, je hais la douche!!!) et je panique!!!!!! Je ne suis pas prête!!! Je ne veux pas accoucher!!!

D'un autre côté, je n'en peux plus d'attendre de faire la connaissance de ma fille! J'ai hâte de la voir, de la sentir, de la serrer dans mes bras. J'ai même hâte de l'entendre pleurer et hurler sa frustration lors des premiers bains.

Alors voilà. J'ambigute du sentiment! Je suis mixed-emotion. Entre joie et panique et tristesse et tout! Dans moins d'un mois, je ferai un deuil de ma bedaine. De ma dernière bedaine à vie!!! Dans moins d'un mois, mes fils auront une petite soeur que T. appelle déjà affectueusement 'LA' p'tite soeur et que E. appelle le bébé.

C'est tout!

T.

T. est un magnifique petit bonhomme qui me fait rire à gorge déployée assez souvent. Ses dernières blagues :

Alors qu'il se promenait avec Ice-Bat, sont toutou fétiche, il me lance un :

"Maman, sais-tu comment il s'appelle le frère de Ice-Bat?"

(Moi, feignant d'ignorer que le dit Ice-Bat avait un frère...) : "Non, il s'appelle comment?"

"Ice pack..."

Écrite elle est moins drôle mais sortant de la bouche de mon bout de choux, elle était pissante.

Ce soir, alors que sa petite soeur en devenir me labourait l'intérieur de coups de pieds, j'ai mis la main de T. sur mon ventre et je lui ai demandé :

"C'est ta petite soeur qui me donne des coups de pieds, est-ce que tu la sens?"

Sa réponse? :

"Oh oui maman! Ça sent bon hein!?"

Cute non?

C'est tout :)

Ma créature!

Ça y est! Je connais maintenant le sexe de la petite créature qui fait son nid dans mon ventre! Après moult hésitations sur la question de savoir ou de ne pas savoir, la curiosité et la pression des grands-parents l'ont emporté!

Nous aurons donc une petite fée en mai prochain! C'est ce que j'espérais, question de rebalancer le côté féminin de la famille! Girl power!!! Les grands-parents sont aux anges, T. et G. sont aux anges et E. s'en fout un peu. Il ne réalise pas vraiment qu'il y a un bébé qui va bientôt s'ajouter à sa famille.

Et moi là-dedans? Je flotte parce que les résultats de l'amniocentèse étaient tous normaux, j'aurai donc une fée avec tous les bons chromosomes et tous les petits morceaux aux bonnes places et je me considère extrêmement chanceuse. Je ne peux imaginer la douleur que j'aurais ressentie en apprenant qu'il y avait un problème avec ce petit être que je chéris depuis que je le sais en moi.

Donc... Qui dit fille dit : Course dans les boutiques pour acheter des vêtements de fille... Je ne sais pas si je l'ai déjà mentionné, mais mon côté féminin n'est pas exploité à son plein potentiel... Je ne suis pas bijou, je ne suis pas maquillage et je ne suis vraiment pas rose... 1ere boutique, 1er constat : Une fille, c'est rose! J'ai dû faire 10 ou 15 boutiques et tout ce que j'ai réussi à dénicher c'est un mignon petit pyjama sans frison, sans dentelle, sans trop de rose (il y en a un peu quand même, mais c'est un beau rose). Bref, je sens que la garde-robe des premières années de ma puce sera majoritairement constituée des vêtements de ses grands frères, le temps que je me fasse à l'idée qu'une fille, c'est rose...

Alors voilà! Je serai maman d'une puce et j'ai de la misère à l'imaginer! :)

Nostalgie

L'approche du temps des fêtes me rend toujours nostalgique. Cette année, avec la petite créature qui m'étire le ventre, cet état se trouve décuplé! Ce matin, avec la jolie neige qui recouvre enfin le gazon, j'ai comme le coeur plein de petits papillons! Je pense à mon père, je pense aux Noëls de mon enfance, je pense à ma Simone, à mon Antonio... Et pour une fois, pour une rare fois, j'y pense avec un vrai sourire avec de bons souvenirs, j'ignore le fait qu'ils ne sont plus là, je ne fais que penser à eux et sourire.

À mon Augustin qui ne se lassait pas d'écouter Rock'n'roll wolf avec ma soeur et moi la semaine qui précédait Noël. À mon Augustin qui mettait tellement de lumières dans les fenêtres qu'on ne voyait presque plus dehors.

À mon Antonio qui s'était rasé la barbe parce que je refusais de l'embrasser sur sa joue trop piquante. À mon Antonio qui me faisait toujours une place sur ses genoux le vendredi soir et qui lisait son journal en s'arrêtant quelque fois pour m'appeler sa petite colleuse.

À ma Simone qui nous répétait sans cesse qu'elle mettait tous ses sous noirs dans un cruchon pour un jour nous acheter un cheval qu'on mettrait au sous-sol pour ne pas qu'il gêle l'hiver.

Voilà! Tranche de vie!